Et si tout cela n'était qu'une illusion?
Ce soir, j'étais dans la nuit claire, au chevet de mon vieux chêne.
Cet ancêtre que je ne peux ceinturer de mes bras, était attaqué par le lierre. Je ne sais quel âge il a mais avec mes ongles j'ai arraché les tentacules qui gravissaient sa face qui est au sud.
Pour l'aider.
Lui qui est était là avant que je ne le rejoigne, lui qui lutte seul quand le vent est trop fort, lui qui abrite les nids des oiseaux qui veulent bien vivre prés de ma maison. Lui qui ne m'attend pas.
Pour le protéger.
Lui qui m'abrite lorsque la pluie tombe ou lorsque le soleil est trop fort. Pour lui donner plus d'espérance de vie, lui qui est plus vieux que moi. Lui qui survit, seul.
Comme si cela me ferait, aussi, durer plus longtemps.
Et je me suis demandé à quoi tout cela pouvait servir, de vouloir lutter contre le temps qui passe, inexorablement, alors que les jours se suivent, que la terre tourne et que les saisons se succèdent.
On vient, on part, on nous oublie.
Alors personne ne saura que je l'ai aimé, personne ne saura que je l'ai peut-être aidé. Lui, dont la sève se ralentit. Lui, dont j'ai besoin, tous les jours.
